« Je suis marié, je loue une maison, j’ai deux enfants grâce à ce travail. Dans le début, ça été très difficile. Difficile parce que je venais de perdre mon emploi à Cameroun Tabaco Company, puis j’ai été exploité par quelqu’un pendant près de six mois sans salaire. Je quitte delà pour gérer un restaurant – bar, et le propriétaire m’a accusé d’avoir volé trois cents mille FCFA , ce que je n’ai jamais fait. Alors j’ai décidé que dans cette vie je créerai mon entreprise et je travaillerai désormais pour moi-même. Et quand j’ai encore travailler, on m’a payé 40 mil. Je n’ai pas attendu, j’ai pris cet argent pour acheter des bijoux et vendre. C’est comme ça que mon business est pris forme, il y a cinq ans… ».
Ancien travailleur de la Comeroon Tobaco Company Jean-Claude OMGBWA passe désormais ces journées dans un box en planche, ouvert au soleil et surtout au regard des passants, où il manie avec élégance et dextérité doigts, orteils et visages de sa clientèle pour leur faire des poses d’ongles et des cils .
Au stade abega par delà la rigole, juste tout près du trottoir, il a acquis en location un lopin de terre comme espace pour construire son local. Chaque mois, c’est une somme de dix mille francs CFA, qu’il doit débourser pour continuer d’exercer à l’endroit. Jean s’y est installé depuis près de cinq ans déjà, et sa clientèle constituée maintenant en majorité des femmes du quartier, le connaisse déjà pour son sérieux et son amour pour ce qu’il fait.
Face à la route , pour tout décor, il a une une table , un banc ainsi que des bijoux, des vernis et quelques photos, de différentes modèle d’ongle et de cils qui s’offrent à l’a vue du client. Un matériel qu’il conserve précieusement, en ce qu’il représente le fruit de ses longs efforts dans une période difficile de sa vie pour sortir du chômage et de l’oisiveté .
Travailler en tant qu’ esthéticien , ce n’est pas le travail de ses rêves , mais Jean-Claude dit l’avoir appris de gaieté de cœur pour avoir son entreprise à lui , se libérer ainsi définitivement du chômage et de l’exploitation abusive des grandes structures locales et créer ainsi une plus-value à l’économie du pays.
Seulement les débuts n’ont été faciles, avec parfois une recette de moins de deux mille FCFA par jour, il a dû affronter en plus le mépris de certains qui pensent que le métier d’esthéticien dans le contexte du Cameroun pour un homme cache autre chose et pour un père de famille cela ne fait pas sérieux. Mais il fallu s’adapter, se réinventer pour ajouter à sa bijouterie, des soins en « esthétique » notamment la pose des ongles afin d’élargir sa clientèle. Une idée qui lui a bien réussi d’autant qu’à ce jour, son gain s’est accru et sa réputation aussi. Jean Claude dit pouvoir regarder l’avenir avec espoir. Puisque grâce à ce travail, Jean est marié et subvient au besoin de sa famille, et projette désormais de s’agrandir sa boîte pour recruter un jeune travailleur passionné.