Originaire du village Sakdje, situé dans le département du Mayo-Rey dans la région du Nord, ce jeune résidant à Manguiers dans le 1er arrondissement de la ville de Yaoundé fabrique des bonbons qu’il a baptisés « Bonbons Manguiers Cameroun »
De son autonomie, il en fait son combat depuis tout petit et les choses semblent lui sourire. Dalile Jean Barthélémy fabrique des bonbons depuis 2022, date à laquelle il s’installe véritablement à Manguiers, un quartier de l’arrondissement de Yaoundé 1er. Passionné de musique, il tombe dans les bonbons un peu par hasard mais se rend compte qu’apprendre quelque chose de A à Z est très gratifiant. La fabrication des bonbons est une création partie d’un savoir-faire qui lui a été transmis par un ami artiste musicien.
« J’ai toujours voulu travailler, mais pas pour quelqu’un. Je voulais être mon propre patron, c’est pourquoi j’ai appris à faire ces bonbons », dit-il.
Le Bonbon Manguiers Cameroun
C’est une perle de la culture culinaire camerounaise. A l’origine, il est appelé Bonbon Haoussa, plus connu comme Bonbon Aleewa ou Bonbon Djin Djin. L’histoire du bonbon Manguiers Cameroun repose sur la reconnaissance que ce jeune fabricant a pour Manguiers, ce quartier de Yaoundé 1er qui l’a chaleureusement accueilli et adopté en 2020, en pleine crise sanitaire due à la pandémie de Covid 19, qui a fragilisé la circulation des biens et des personnes. Et Cameroun, parce que l’ambition de ce jeune entrepreneur est d’étendre son activité dans les 10 régions du pays.

Quel est ce fameux bonbon ?
Loin des produits artificiels, des chaines de production interminables, de la gélatine et des graisses animales, ce bonbon est fait à partir du sucre et d’eau. La préparation s’éloigne de l’image des usines, des lunettes de protection et des produits chimiques. Elle ne nécessite qu’une casserole, une nappe, un sol propre et un dispositif où étendre et travailler la pâte.
La sucrerie peut se marier à une variété de goûts, et s’adapter à de nombreux évènements grâce à leur diversité. En effet, si la préparation principale faite à base d’eau et de sucre donne vie à un produit de couleur neutre et naturelle, des colorants alimentaires peuvent être ajoutés, permettant ainsi de créer des bonbons de toutes les teintes de l’arc-en-ciel. Ce, pour le plus grand bonheur des consommateurs.
« Chaque fois que je vois le bonbon ci, j’achète. Je ne savais pas que c’est ainsi que cela se fait », lance une consommatrice.
Les amateurs de sucrerie pimentée y trouvent aussi leur compte, car la recette peut être modifiée pour satisfaire le palais des amoureux d’épices et de piment.
L’activité rapporte bien de bénéfices
« Avec le sucre de 2000 FCFA, je produits des bonbons pour environ 8000 FCFA. Je pense que j’ai assez de bénéfices, ça passe vraiment », révèle Dalile. Cependant le besoin de financement est manifeste, puisque le jeune homme ne dispose pas du matériel approprié. Il se sert en effet d’un foyer à bois pour fabriquer ses bonbons.
« J’ai besoin d’argent pour acheter un réchaud à pétrole ou à gaz, une marmite plate. Il me faut aussi des gants pour éviter de me brûler les mains. Egalement des jeunes disposés à faire la vente ambulante », signale-t-il.
Titulaire d’un diplôme professionnel en Informatique, option bureautique, Dalile Jean Barthélémy rêve mettre sur pied un institut d’informatique, non sans laisser de côté sa passion pour la musique, et devenir pourquoi pas un artiste musicien.
« Dans la musique je peux faire la publicité de mes bonbons et de mon bureau aussi », déclare-t-il.
Chaque bénéfice est d’ailleurs réinvesti dans l’activité, question de développer le système de production des Bonbon Manguiers Cameroun, et mettre en œuvre ses autres projets.
Marie Judith Ndongo