Dans l’effervescence du centre-ville de Mbalmayo, Kiate Josiane, couturière et entrepreneure, s’est forgé un destin malgré les obstacles.
Issue d’une famille modeste, Josiane a su transformer les épreuves en opportunités. Après l’obtention de son baccalauréat en 2014, elle fait face à une réalité implacable : l’université et les concours administratifs semblent hors de portée dans un contexte économique difficile. Consciente de l’urgence de subvenir à ses besoins et à ceux de sa famille, elle prend une décision audacieuse : se lancer dans la couture, un métier qu’elle perfectionne aux côtés d’une amie.
Avec seulement 50 000 FCFA d’économies, elle achète sa première machine et ouvre son propre atelier. Les débuts sont rudes : entre le loyer, l’électricité et les impôts qui atteignent aujourd’hui 70 000 FCFA par an, elle doit jongler entre charges et investissement. Malgré ces défis, elle s’accroche à son métier, convaincue qu’avec du sérieux et de l’engagement, il est possible de s’en sortir.
Josiane ne se contente pas de travailler seule : en véritable femme de réseau, elle s’associe avec d’autres couturières pour améliorer la qualité du service et mieux répondre aux attentes de la clientèle. Cette solidarité professionnelle leur permet de standardiser leurs créations et de renforcer leur présence sur le marché.
Toutefois, Josiane reste confrontée à un défi majeur : l’absence d’une sur fileuse, un outil essentiel qui lui faciliterait grandement le travail. Mais loin de se laisser abattre, elle continue à avancer avec courage, nourrissant l’espoir d’un meilleur avenir pour elle et ses enfants.
Si un jour ses filles choisissent de suivre ses traces, elle ne s’y opposera pas. Car la couture, bien plus qu’un métier, est devenue pour elle un moyen de résilience et d’émancipation. À travers son parcours, Josiane prouve que la détermination et l’effort sont les véritables clés du succès.

Yves ZEMBIDA