C’est dans le cadre du projet de renforcement de l’accès à l’éducation inclusive et l’autonomisation économique des personnes handicapées de la région du Centre Cameroun, porté par Promhandicam Association (Promotion des handicapés du Cameroun), financé par la Christian blind mission, et mis en œuvre au profit d’acteurs de l’enseignement des départements du Mfoundi et de la Mefou et Afamba
Du 27 au 28 Février et du 04 au 05 Mars 2025, 60 enseignants des écoles maternelles, primaires, secondaires et supérieures, animateurs pédagogiques et délégués départementaux de l’éducation de base et des enseignements secondaires du Mfoundi et de la Mefou et Afamba, ont renforcé leurs capacités en terme de mise en œuvre d’une éducation inclusive de qualité pour les apprenants à besoin éducatifs spéciaux. Il a été question d’amener les participants à identifier les besoins spécifiques des élèves déficients visuels et ceux ayant des difficultés d’apprentissage, de les doter des techniques pédagogiques adaptées aux apprenants à besoins éducatifs spéciaux, les outiller sur les méthodes pédagogiques et d’évaluation inclusives pour un meilleur encadrement des apprenants.
« Il est très important de connaitre les problèmes spécifiques de chaque enfant pour adopter un type de pédagogie pour chaque type de handicap. Désormais, nous allons percevoir d’une autre façon. Ce que nous voyions avant ce n’était pas ça exactement, mais aujourd’hui nous aurons une approche différente par rapport à chaque situation de handicap pour nos apprenants ». En s’exprimant ainsi, Gaston Tsala Onana, enseignant au Lycée bilingue de Mfou salue l’initiative de Promhandicam Association.
Une formation continue qui porte ses fruits
Sur la base de la sensibilisation dans les salles de classes, des barrières ont été brisées sur le handicap des élèves « différents », grâce à la mise en application des recommandations issues des formations initiées par Promhandicam. Philomène Kouatchou, enseignante à l’Ecole publique de Mballa2, Groupe 3, en fait un témoignage.
« J’ai déjà eu affaire à des enfants malentendants. Ce n’était pas facile de les enseigner, mais avec des formations que nous suivons nous essayons de nous adapter pour les mettre au même pied d’égalité que les autres. Les capacités sont renforcées dans la mesure où on les amène à écrire, avec le concours de leurs camarades dits normaux, à qui on apprend la nécessité à se socialiser aux autres », dit-elle.
Contribuer à la mise en œuvre de la politique nationale
La législation camerounaise prévoit des mesures spécifiques consignées dans l’article 4 de la loi du 13 Avril 2010, portant protection et promotion des personnes handicapées, qui promeut l’éducation inclusive. La circulaire du Minesec du 16 Novembre 2021 rappelle la prise en compte de l’approche handicap et vulnérabilité dans les établissements publics. Elaborée en 2024 avec la participation de Promhandicam, la Politique nationale de l’éducation inclusive renforce ces orientations en préconisant notamment la transformation des pratiques pédagogiques pour répondre aux besoins des élèves en situation de handicap. A ce jour, plus d’une cinquantaine d’écoles inclusives ont été créées à travers le pays, témoignant d’une volonté progressive d’intégrer les élèves handicapés au sein du système éducatif formel. Seulement, un écart persistant demeure entre les attentes et la réalité du terrain. A côté du manque de formation des enseignants, il faut faire face à la prise en compte des différences individuelles qui reste limitée dans les pratiques pédagogiques, ce qui accentue le risque d’exclusion. Cette série de formations s’inscrit donc pleinement dans les recommandations de la Politique nationale, qui préconise entre autres la révision des programmes de formation pour inclure des modules sur l’éducation inclusive, l’utilisation des technologies éducatives et la mise à disposition d’outils pédagogiques spécifiques.
« C’est un atelier qui se tient à la suite d’une étude qui visait à déterminer les lacunes de l’implémentation de l’éducation inclusive dans les écoles partenaires de Promhandicam. Parmi les difficultés qui en sont ressorties, il y’a que les enseignants ne sont pas suffisamment outillés à l’encadrement et même à la prise en charge des enfants déficients. Le but au terme de cet atelier est que les enseignants n’aient plus de difficultés lorsqu’ils veulent prendre en charge leurs élèves déficients visuels, auditifs, intellectuels et autres, et que ces enseignants puissent comprendre que la salle de classes se porte mieux lorsque l’inclusion est visible », signale Michel Fozeu, Responsable du plaidoyer à Promhandicam Association.
L’éducation inclusive c’est en effet d’avoir dans la même salle de classes, au même moment, lors des mêmes cours, à la fois les élèves déficients et des élèves dits valides.
Marie Judith