L’Association pour l’incubation et l’installation des jeunes dans les filières agro-pastorales et halieutiques au Cameroun (Ajapahc), lance officiellement ses activités le Mardi 25 Mars 2025. Entre recrutement de pas moins d’un million de membres d’ici Juin 2025, l’accompagnement dans l’élaboration des business plans et le financement des projets dans les domaines cibles, avec la collaboration des autorités administratives et territoriales, éclairage sur cette initiative en droite ligne de la politique de développement de l’entrepreneuriat jeunes, impulsé par le Chef de l’Etat, Paul Biya. Interview exclusive avec le Président de l’Ajapahc, Sylvain Ze Meke

Jumelages et Partenariats : Sylvain Ze Meke, Merci pour votre disponibilité

Vous êtes le Président de l’Association pour l’incubation et l’installation des jeunes dans les filières agro-pastorales et halieutiques au Cameroun. Dans quel contexte est créée l’Ajapahc ?

Sylvain Ze Meke : Bien qu’existant depuis 02 ans, la création de l’Ajapahc est partie du message du Président de la République, Chef de l’Etat Son Excellence Paul Biya à l’endroit de la jeunesse le 10 Février dernier, où il invite une fois de plus les jeunes à s’investir dans l’agriculture. Cela a été véritablement une source de motivation qui nous a permis de créer ce cadre juridique qui nous permet de poser des actes concrets sur le terrain

Jumelages et Partenariats : Est-ce un vide que vous voulez combler dans les filières agro-pastorales et halieutiques au Cameroun ?

Sylvain Ze Meke : Le problème est que les jeunes ne sont pas suffisamment informés, ni motivés à s’investir dans ces filières-là. C’est un accompagnement que nous voulons leur apporter pour qu’ils s’y intéressent davantage

Jumelages et Partenariats : Les activités de l’Ajapahc seront officiellement lancées le 25 Mars 2025, dans une vision de promouvoir la croissance durable de toutes les filières agro-pastorales et halieutiques pour une contribution significative à la création de la richesse et à l’amélioration des conditions de vie des populations, d’une manière générale. Qui peut être membre de l’association, et comment l’intégrer ?

Sylvain Ze Meke :  C’est tous les camerounais de toutes les obédiences qui sont éligibles, que ce soit les fonctionnaires, les étudiants, les hommes d’affaires, les hommes politiques etc. Il faut être inscrit à hauteur de 1000 FCFA, et verser une cotisation annuelle de 1000 FCFA également. Pour ce qui est des Points focaux, il faut être âgé entre 21 et 40 ans, résident dans l’une des 360 communes du Cameroun. Pour les autres membres il faut être intéressé par les filières agro-pastorales et halieutiques, avoir entre 07 et 77 ans. Les jeunes de la Diaspora camerounaise sont également concernés. Il y’en a d’ailleurs dans le bureau exécutif de l’association

Jumelages et Partenariats : Fait-on référence à des jeunes de manière individuelle ou constitués en Gic ou en coopératives ? Par exemple

Sylvain Ze Meke : Ce n’est pas des Gic ou des coopératives, mais des jeunes de façon individuelle, qui verront peut-être dans leurs communes respectives comment se constituer plus tard en associations pour porter leurs produits à la commercialisation. On pourra les accompagner dans ce sens

Jumelages et Partenariats : Parlons du processus de financement des projets. Comment se déroule-t-il ?

Sylvain Ze Meke : Vous me permettez là de parler de l’accompagnement des membres de l’Ajapahc, qui se fait en 03 étapes. La première consiste en la constitution du dossier. Nous mettons à la disposition des membres des fiches d’inscription, la demande d’adhésion, en plus des frais d’inscription et de cotisation annuelle. Les dossiers seront acheminés au niveau du bureau exécutif de l’association pour une centralisation. Ensuite nous procédons à une planification de descente sur le terrain pour une confirmation de l’activité, enfin une programmation des accompagnements, qui se font de manière progressive

Jumelages et Partenariats : Production, élevage, commercialisation, de quels projets parle-t-on ?

Sylvain Ze Meke : Bonne question ! Notre but est d’accompagner les jeunes avec de petits projets, de manière à ce qu’ils puissent grandir et devenir des chefs d’entreprises. Nous avons donc des projets dans les domaines de l’agriculture, de l’élevage, de la pisciculture. Notamment projet Blé, Maïs, soja, tournesol. Dans l’élevage on a les caprins, hannetons, porcs, poulets. En pisciculture on a l’élevage des poissons avec bacs hors sol. Nous allons suivre les jeunes de bout en bout, en envisageant le Revolving fund. Ce sont en réalité des crédits que nous leur octroyons au taux Zéro. Ils n’ont donc aucun intérêt à payer en plus

Jumelages et Partenariats : Qui sont les partenaires de l’Ajapahc ?

Sylvain Ze Meke : Les premiers partenaires de l’Ajapahc ce sont les jeunes qui ont réussi, ou qui sont déjà en activité. Ces derniers partageront leurs expériences avec leurs paires. Ensuite, nous comptons sur les fonds de l’association qui permettront de financer les projets en mode Revolving fund. Les financements extérieurs ne sont pas exclus. L’objectif principal est d’amener les jeunes à prendre leur destin en main. L’Etat n’est une vache à lait de qui il faut tout attendre

Jumelages et Partenariats : Quel est l’intérêt pour un jeune d’intégrer la plateforme Ajapahc ?

Sylvain Ze Meke : Pour 1000 FCFA de cotisation chaque année, le jeune de l’Ajapahc reçoit des modèles de projets bancables de son choix, bien évidemment qui peut lui ouvrir des portes de financements internes ou externes. Il reçoit aussi des informations sur des projets en cours, ainsi que leurs guichets de financement. L’Ajapahc se situe donc comme un instrument de veille vers les institutions étatiques et autres, pour partager les informations nécessaires sur sa plateforme. Ce n’est pas tout ! Des formations groupées sont initiées et animées par des experts. Et de nos banques partenaires, selon les disponibilités, des financements en Revolving fund sont prévues

Jumelages et Partenariats : Après le lancement des activités, qu’est-ce qui sera fait tout de suite ?

Sylvain Ze Meke : Nous avons déjà 300 Points focaux communaux enregistrés. L’objectif cette année est de procéder au recrutement d’un million de jeunes. Une conférence nationale de ces points focaux sera tenue à Yaoundé dans les prochains jours. L’agenda prévoit aussi la formation de tous les jeunes des 10 régions du pays, dans les différents projets qu’ils auront choisis. La constitution d’un fonds de soutien aux premiers bénéficiaires dans la mise en œuvre de leurs projets sera par ailleurs faite. Ce sont là brièvement les activités que nous comptons mener en 2025

Propos recueillis par Marie Judith Ndongo