L’initiative du Réseau des instituts privés d’enseignement supérieur et les chaires universitaires au Cameroun (Ripes-Cuc), s’inscrit dans le cadre de la nouvelle loi d’orientation de l’enseignement supérieur, portée vers l’entrepreneuriat universitaire
10 jeunes femmes entrepreneures viennent de voir leur dynamisme célébré, à la faveur de la première édition du Prix d’Excellence de l’entrepreneuriat féminin. Elles sont étudiantes, et allient aisément études et investissement dans des activités génératrices de revenus. Stella Mballa en fait partie, elle reconnait la valeur de cette prestigieuse récompense qui va sans doute booster son activité de production de jus naturels
« Pendant notre formation nous nous sommes lancées dans la production des jus naturels à Yaoundé et à l’Est. Nous avons expérimenté cela ailleurs pour pouvoir amener d’autres jeunes femmes à s’y intéresser. Nous avons reçu des financements qui peuvent nous permettre d’augmenter la quantité de production », révèle la promotionnaire pépinière à l’Institut supérieur royal Deumaga (Isrd).

Ces Awards sont l’illustration de l’engagement du Réseau des instituts privés d’enseignement supérieur et les chaires universitaires au Cameroun (Ripes-Cuc), à former les étudiantes à l’entrepreneuriat, conformément à la loi du 25 Juillet 2023 du ministère de l’enseignement supérieur, qui dispose de l’imprégnation des étudiants à la création des micros entreprises au sein des universités privées, en les accompagnant progressivement dans leurs secteurs d’activités, de manière décentralisée. Le mois de la femme est d’ailleurs le prétexte de sensibiliser sur les droits, l’égalité et l’autonomisation pour toutes les femmes et les filles camerounaises dans le cadre de la décentralisation. Le processus en marche l’Isrd vise d’ici 10 ans, l’opérationnalisation d’au moins 5000 entreprises.
« Nous sommes aujourd’hui à la 3è année des entreprises créées par nos étudiants. Ils suivent scrupuleusement les instructions données par l’institut, et la confiance en soi est un module sur lequel nous mettons un accent particulier, parce que ces jeunes ont tendance à manquer d’optimisme. Avec la création des pépinières d’entreprises, nous sommes certains de susciter de l’assurance en eux », déclare Emilie Noubanka Deumaga, Présidente du Ripes-Cuc, Fondatrice de l’Isrd.
Des partenaires indéfectibles
Au premier rang des partenaires du Ripes-Cuc, le ministère de la promotion de la femme et de la famille, dont l’une des missions est de favoriser l’entrepreneuriat féminin décent. La ministre souligne que le contexte de la décentralisation donne plus de responsabilités aux Collectivités territoriales décentralisées et offre une grande opportunité pour l’émergence du leadership féminin et de la réduction des disparités fondées sur le genre.
« Plus qu’une simple obligation des femmes, il s’agit de faire d’elles des moteurs de l’économie, de véritables créatrices de richesses et de changement pour le développement socioéconomique de l’Afrique en général et du Cameroun en particulier », affirme le Pr Marie Thérèse Abena Ondoa qui marque son accord au Ripes-Cuc pour sa vision qui s’inscrit en droite ligne des missions assignées au département ministériel dont elle a la charge, notamment le programme d’autonomisation économique des femmes, qui vise le renforcement du pouvoir économique des femmes aussi bien en zones rurales qu’en zones urbaines.
A la suite du Minproff, l’Association Les Entretiens de l’Excellence se positionne comme un allier d’envergure. Pour la Présidente fondatrice, Marie-Victoire Venus-Ploton, ce qui compte le plus est d’accompagner les jeunes femmes entrepreneures avec un arrimage aux domaines qui font l’actualité, notamment l’éducation financière, la familiarisation avec l’intelligence artificielle, la maitrise des visioconférences et naturellement la prise en compte des objectifs de développement durable, la transition climatique, les effets carbone.
« Vos entreprises demain doivent être des entreprises propres, des entreprises résilientes, des entreprises qui certes apportent des ressources, mais qui le font de manière éthique. Des avancées et des pratiques disruptives qui vous hisseront au même niveau que d’autres pays du continent. L’Afrique représentera d’ici 2050 un marché de 2 Milliards 300 millions d’habitants. De ce fait vous devez vous tenir prêtes », avise l’ambassadrice Pronec-Réamorce du ministère de la jeunesse et de l’éducation civique, qui martèle qu’ « Une femme qui apprend et qui entreprend construira le Cameroun de demain ».
Le Réseau des parlementaires pour l’entrepreneuriat privé n’est pas en reste. L’institution suggère à la dimension promotion économique de se saisir de l’initiative entrepreneuriale des Ipes dans les communes et les régions, entités qui ont aujourd’hui la responsabilité du développement harmonieux et équilibré de l’économie du Cameroun.
Un atelier est d’ailleurs prévu le 03 Avril 2025 à l’Assemblée nationale, dans le but de démarrer un programme structuré sur 03 ans, mis en œuvre avec le soutien du gouvernement.
Marie Judith Ndongo