Dans un contexte mondial où les troubles de santé mentale prennent une ampleur préoccupante, la nécessité d’une approche préventive, inclusive et interdisciplinaire s’impose plus que jamais. C’est dans cette dynamique que s’est tenu un symposium de deux jours, consacré à la promotion de la santé mentale dès les premiers instants de la vie, autour du thème : « Cultiver l’espoir dès la naissance : agir ensemble pour une santé mentale positive ». Cet évènement a réuni les 9 et 10 Octobre 2025 à l’hôpital central de Yaoundé, des experts de divers horizons. Santé, éducation, protection sociale, société civile, dans le but de partager les savoirs, mobiliser les acteurs et proposer des actions concrètes pour inscrire la santé mentale précoce au cœur des politiques publiques et communautaires. Pour mieux comprendre la portée de cette initiative, www.jumelage-partenariats.com donne la parole à la présidente du comité d’organisation. Dr Marileine KEMME KEMME revient sur les enjeux, les objectifs et les perspectives de ce symposium essentiel
Dr Marileine KEMME KEMME, Merci de répondre aux questions de www.jumelage-partenariats.com

Les 9 et 10 Octobre 2025, l’hôpital central de Yaoundé a abrité la 2è édition du Global Mental Health Symposium (GMHSY), à l’initiative du Centre La Vie, dont vous être par ailleurs Directrice. Quels sont les objectifs de ce symposium ?
L’objectif principal du Global Mental Health Symposium est de faire la promotion de la santé mentale comme un état de bien-être qui permet à l’individu de manifester son potentiel et d’évoluer sainement dans la société. Les objectifs secondaires sont de mettre en commun toutes les parties prenantes. Acteurs de la société civile, soignants, éducateurs, médias, pour réfléchir ensemble sur les problématiques de la santé mentale, les troubles qui peuvent exister, comment y répondre de manière efficace pour préserver la santé mentale et assurer une société sereine.
Qu’est-ce qui fait la particularité de cette deuxième édition, par rapport à la première ?
La particularité de cette deuxième édition est que nous avons invité des organisations de la société civile, qui allient la théorie et la pratique, qui ont partagé ce qu’elles font au quotidien pour accompagner les personnes qui ont des troubles de la santé mentale. Je pense par exemple à Mike Yanou Foundation, spécialisée dans l’accompagnement des garçons pour briser le cycle de la violence afin de favoriser une société ou règne moins de violence. Il est question d’accorder les violons et arriver à un consensus qui va nous permettre d’améliorer la pratique au quotidien. La santé mentale est une question transversale, et ce congrès est le lieu de pouvoir encourager à la recherche en terme de santé mentale. Beaucoup de travaux ont été présentés, cependant, ces recherches sont particulières, parce que liées aux addictions pour certaines, à la santé maternelle pour d’autres.
Pourquoi est-il nécessaire d’agir dès la naissance en matière de santé mentale ?
Cultiver l’espoir dès la naissance, agir ensemble pour une santé mentale positive. C’est une démarche de prévention primaire qui permet d’agir en amont dans la survenue des troubles mentaux. C’est-à-dire la parentalité positive, une approche préventive novatrice qui permet d’accompagner les parents parce que très souvent on est très dur avec les parents, pourtant on ne naît pas avec le mode d’emploi parents, même si physiologiquement on peut être disposé à faire des enfants. Il s’agit donc de donner des éléments pour améliorer la parentalité au quotidien, et finalement améliorer la santé mentale du petit d’homme qui, dès la naissance a besoin de tous ces éléments sur les plans physiologique et psychologique pour s’épanouir dans un citoyen qui sera utile pour lui-même et pour la société.
Quels leviers d’actions concrets peuvent être mis en place dès aujourd’hui au Cameroun ?
Il faudrait véritablement conduire des recherches transversales sur le stress, son impact et comment le gérer au quotidien. En 2022 par exemple, 56.3% de troubles sont liés à la santé mentale. On parle beaucoup plus d’anxiété, de la dépression, et des troubles périnataux. C’est pourquoi à cette édition on a fait la part belle à la santé périnatale, ce qui entoure la maternité, parce qu’on s’est rendu compte qu’il y’a également un problème à ce niveau. Par ailleurs, de nombreuses initiatives sont menées en faveur de la préservation et de la promotion de la santé mentale à travers le Cameroun, cependant sont peu connues du grand public. Il est donc question pour nous d’améliorer la communication autour de ces initiatives et de conjuguer les efforts, de mener des actions concertées surtout pour promouvoir celles qui sont menées afin de les renforcer et que le grand public en soit au courant et puisse demander de l’aide au cas échéant.
Propos recueillis par Marie Judith Ndongo











