Le Ministère des forêts et de la faune (Minfof), l’Agence nationale d’appui au développement forestier (Anafor) et les partenaires se donnent ainsi la main pour la préservation de cette niche de ressources halieutiques, dont certaines espèces sont utiles à l’alimentation
Selon l’Organisation des nations unies pour l’agriculture et l’alimentation (Fao), les mangroves sont exploitées plus ou moins intensément. La plupart des pays dans le monde conservent des rideaux-abris le long des rivages et des cours d’eau de façon à prévenir l’érosion et à conserver des sources de semences. Si un grand nombre de mammifères fréquentent les habitats de mangrove, seuls quelques-uns y vivent de façon permanente, et moins encore se limitent aux mangroves. Au Cameroun, la mangrove assure d’une certaine manière la sécurité alimentaire aux populations, à travers des activités de collecte et de transformation des huitres, l’aquaculture ou encore la pêche durable.
« Par procuration des biens et services, les produits de la faune, les protéines animales, les produits de pêche et des produits forestiers non ligneux contribuent conséquemment à rehausser la qualité de l’alimentation du paysan au niveau de l’échelle la plus basse », précise Colonel Marie Josée Atangana, Experte des questions de reboisement et de la vulgarisation sylvicole au Ministère des forêts et de la faune.
Ces véritables zones de production sont malheureusement fortement menacées, d’après René Nougang, Expert à Planète Urgence, qui donne plus de précisions sur la situation.
« Le Cameroun disposait d’environ 272.000 Hectares de mangrove. Aujourd’hui on en a moins de 200.000 et on en perd environ 1% chaque année. Le palétuvier, arbre spécifique des écosystèmes de mangroves par exemple, séquestre 04 fois plus de carbone que des arbres forestiers, d’où son rôle très important dans la régulation du climat. Tant qu’on a de mauvaises conditions de climat, l’agriculture en souffre et tant que l’agriculture souffre, nous sommes en situation d’insécurité alimentaire inquiétante », signale-t-il.
Sensibiliser à l’importance des mangroves, dans un contexte de commémoration de la Journée internationale des forêts
« Forêts et aliments ». Le thème retenu pour la commémoration de la Journée internationale des forêts cette année est assez explicite sur la nécessité pour le Cameroun de restaurer et préserver les écosystèmes à mangrove dont il dispose. Grâce aux actions fortes menées par l’Agence nationale d’appui au développement forestier, les résultats sont visibles, notamment dans les régions du Sud et du Littoral, comme le révèle Hortense Onana, Chef de division de la Coopération à l’agence.
« Notre responsable du site de Kribi et du Littoral a commencé avec la production des plants de palétuvier, de façon opportune. Une activité qui a commencé par la création d’une pépinière. En collaboration avec la mairie de ville de Douala, l’Anafor a mené le reboisement dans toute la partie littorale. Ces arbres ont grandi normalement. Aujourd’hui nous sommes en processus de convention pour étendre ladite activité », dit-elle.

Impliquer les communautés
L’implication des communautés locales dans la restauration de la mangrove est essentielle, car elle offre aux participants un sentiment d’autonomisation et de participation à la résolution de leurs propres problèmes environnementaux et sociaux-économiques de développement communautaire. Les projets de restauration des mangroves n’ont de l’impact que si et seulement si les populations cibles y sont associées. Un idéal que défend avec la plus grande énergies le Réseau des parlementaires pour la gestion durable des écosystèmes de forêt d’Afrique centrale.
« Si les populations ne sont pas pleinement associées, elles ne comprendront pas le sens de la régénération forestière. Elles ne comprendront pas les éventuelles interdictions de chasse ou de pêche. Ces populations doivent être suffisamment informées. Les autorités, la société civile et les partenaires au développement doivent ramener la cause de la restauration des forêts et des paysages au niveau basique », martèle Joseph Marie Fouda Ndi, Conseiller diplomatique auprès du Repar.
L’Organisation des nations unies pour l’agriculture et l’alimentation (Fao) quant à elle, soutient le gouvernement camerounais en termes d’Appui à la mise en œuvre des stratégies nationales, et des actions concrètes sur le terrain au bénéfice des populations vulnérables. L’accompagnement de cette organisation du système des Nations unies est révélée le Lundi 17 Mars 2025 à Yaoundé, par Armand Asseng Ze, Responsable du secteur Forêt et environnement, lorsqu’est lancée, à la faveur d’une conférence de presse, une semaine d’activités de sensibilisation à l’échelle nationale, avec pour objectif global de commémorer la Journée internationale des forêts, le 21 Mars prochain.
Marie Judith Ndongo